20 novembre, 2006

Mission à Gourcy (2)

Jeudi 7 juillet 2005

Aéroport de Zaventem. 12h43.Venons d’accomplir les formalités douanières. Michel, se rend compte à cet instant qu’il a oublié de retirer de l’argent. Il repart en sens inverse à la recherche d’un distributeur de billets. De toutes façons, il n’y a pas le feu, nous venons d’apprendre que notre vol à destination de Ouagadougou, un 737 de la Royal Air Maroc, aurait un retard de plus de 40 minutes.
En attendant le retour de mon compagnon de voyage, je prends la direction du premier bar et commande un café…. facturé 2,80€. A ce prix là, on a intérêt à ne pas boire trop vite.
Dans l’établissement, un attroupement s’est formé autour de la télé qui diffuse en permanence les programmes d’une chaîne américaine de « news ». Les informations ont l’air alarmantes. Londres vient de subir une triple - voire une quadruple- attaque simultanée dans le métro mais également dans un bus. Le journaliste, à la mine atterrée, évoque déjà une possible responsabilité d’Al Quaeda et déconseille d’ores et déjà à chacun tout voyage en direction de l’Angleterre et ce, jusqu’à nouvel ordre.
C’est le genre de nouvelles qui n’est jamais très encourageantes, tout particulièrement lorsqu’il est prévu que l’on passe le plus clair de sa journée à bord d’un avion ! Le spectre des attentats du 11 septembre n’est en effet jamais très loin.
Comme d’habitude, mes inquiétudes à ce sujet seront vaines et sans fondement.
Effectuons une première escale à Casablanca après 3 heures de vol tout à fait tranquille. Deux heures d’attente puis de nouveau 4 heures de vol jusque Niamey, capitale du Niger.
A présent, nous ne sommes plus qu’une petite trentaine de voyageurs à bord de l’appareil. Vraisemblablement quelques hommes d’affaires, des diplomates tirés à quatre épingles et des familles de retour au pays. Aucun touriste.


Vendredi 8 juillet 2005

Atterrissons à Ouagadougou à 1h18 du matin (heure locale). Jusqu’à la dernière minute, rien ne laissait supposer que nous allions atterrir dans une capitale de près d’1.200.000 habitants. Vu du ciel et de nuit, à peine quelques lumignons épars semblent indiquer une présence humaine en ces lieux.
La température cette nuit est de 26 degrés. C’est la saison des pluies, la chaleur est moite. Il y a une forte odeur de terre mouillée.
Quentin, coopérant belge et notre contact sur place, est venu nous attendre en compagnie de Dominique, le Maire de Gourcy et l’un de ses adjoints. Les présentations faites et les cachets d’entrée apposés sur nos passeports, nous nous dirigeons aussitôt vers la pièce où sont entreposés les bagages. Tous les autres passagers ont déjà récupéré leurs effets et s’en sont allés. Sur les étals où auraient dû en principe se trouver nos valises, il n’y a plus rien. Nous attendons encore quelques instants puis nous nous informons auprès d’un employé afin de savoir s’il y a encore du matériel à débarquer de l’avion en provenance de Casablanca. Sa réponse est formelle : les soutes sont vides. Il nous conseille d’aviser le service compétent afin de déclarer la perte de nos bagages. Là, une fonctionnaire se veut rassurante : « il se peut qu’une erreur se soit produite à Casablanca, lors du changement d’avion, et que nos valises soient restées au Maroc. Dans ce cas, précise-t-elle, nos devrions assez rapidement retrouver leurs traces et vous les faire parvenir dans les plus brefs délais. Nous laissons donc nos coordonnées ainsi qu’une adresse à Ouagadougou où nous pourrons être avertis.
Traversons Ouagadougou dans la nuit à bord de la voiture de Quentin. Les avenues sont étonnement vides. Les innombrables échoppes au bord du chemin sont fermées, les rues adjacentes paraissent défoncées et certaines personnes dorment à même le sol. Cà et là, des petits groupes sont massés autour d’un téléviseur que l’on a sorti sur le trottoir.Nous prolongeons notre route encore une quinzaine de minutes et arrivons dans la banlieue où Quentin habite. Sa maison est de plein-pied, elle est modeste mais agréable: Un living-salle à manger, une cuisine, 3 ou 4 chambres, une douche et une serre dont les fenêtres sont hermétiquement couvertes de moustiquaires. Dans chaque pièce l’air est brassé par les palles d’un grand ventilateur. Un dispositif qui n’est vraiment pas un luxe par cette chaleur étonnement suffocante et humide. Nous partageons un premier repas léger en compagnie de Quentin et de son épouse Zoé après quoi nous irons prendre quelques repos sous la moustiquaire et dans le ronronnement lancinant du ventilateur. Je trouve difficilement le sommeil tant il fait chaud. Il me semble que je n’ai jamais autant transpiré !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je me réjouis de découvrir cette nouvelle série très prometteuse. La photo des deux enfants derrière l'étal du marché est parfaite, chaleureuse, bien composée, et tout et tout...