10 juin, 2007

Carretera austral (18e et...dernier épisode !)

Dimanche 11 janvier 98

Une équipée familiale et vélocipédique à travers la Patagonie chilienne

Puerto Tranquilo-Coyhaique

Aujourd’hui, nous entamons pour de bon notre retour vers la « civilisation ». Un premier tronçon, en bus, vers Coyhaique nous fait traverser des hectares de forêts calcinées et de vastes zones couvertes de cendres, souvenir de l’éruption de l’ Hudson en 91. Une région désolée où la végétation a bien du mal se remettre des ravages du fameux volcan.
Nous arrivons en début de soirée à Coyhaique et retrouvons avec plaisir le petit chalet que nous avait loué Madame Schoonbrodt quelques semaines auparavant. Il n’y a presque plus de cerises dans le jardin mais les framboises commencent à mûrir !

Lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 janvier 98

Coyhaique

Trois journées d’attente et de repos. Le bus en direction de Chaiten ne part que jeudi. Nous avons enfin pu retirer de l’argent dans une agence bancaire et en profitons pour compenser les « carences » alimentaires de ces derniers jours de « vaches maigres ». Nous commencions un peu à saturer du porridge et de la soupe en sachet.


Jeudi 15 janvier 98

Voyage en minibus vers Chaiten. Un trajet d’environ 12 heures dans un minibus archi-bondé. Nous revoyons comme dans film accéléré tous les villages que nous avions traversé auparavant à vélo. Aujourd’hui, la pluie et la grisaille se sont emparées du paysage rendant parfois méconnaissables, tristes et désolés ces lieux grandioses.
A Puyuhuapi, un jeune couple d’ Allemands et leur petite fille de 3 ans résidant en Argentine,
ont pris place dans le minuscule véhicule.
Le reste du voyage n’en deviendra que plus pénible d’autant que la suspension du minibus semble proche du point de rupture.
En chemin, à travers la vitre embuée, j’ai aperçu un couple de cyclistes en sens inverse. Il sont pris dans la tourmente. Je nous revois à cet endroit il y a quelques semaines. Je suis un peu mélancolique. Je sais combien ils doivent pester contre cette nature parfois si peu clémente mais je voudrais être de nouveau à leur place et vivre une fois encore aussi intensément. Non pas pour nous « mesurer » aux éléments ni même tenter de lutter contre eux mais les accepter et simplement vivre en harmonie avec ceux-ci.
Avoir conscience de son insignifiance, certes, mais sentir que l'on fait partie intégrante et indissociable d’un grand tout.

Enfin et pour paraphraser l'acteur-voyageur Bernard Giraudeau: "La première qualité du voyage n'est-elle pas de nous révéler notre "petitesse" et notre ignorance?"

(retour vers Puerto Montt)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau récit ! Il vaudrait la peine d'être imprimé. La conclusion est très émouvante.

Anonyme a dit…

Merci pour ton commentaire Jean,

Quant à "imprimer" ce texte, comme tu le suggères, ça ne devrait pas trop poser de problème....par contre trouver le lectoreat potentiel, c'est une autre paire de manches!!!!
A bientôt,

Bernard