15 janvier, 2007

Courage, fuyons...Noël ! (2)

Dimanche 24 décembre 2006 (suite)

De la place de la République, il reste encore un métro à prendre jusqu’à notre hôtel, rue Hermanova. L’escalator descendant à la station est un véritable piège, il doit être incliné à 45 degrés. Il nous faut quelques secondes pour nous risquer à l’emprunter tant sa vitesse nous semble fulgurante. Le tout étant de bien calculer le moment où il faut mettre le pied sur la première marche. Si cette opération est réussie, le reste suit tout seul.
Nous remontons au jour 3 ou 4 stations plus loin, cette fois par l’escalier, et nous débouchons dans une banlieue grise et informe où s’emmêlent un pont de chemin de fer, une route à quatre bandes, une passerelle métallique, un tunnel piétonnier assez inquiétant le tout entouré de façades austères et staliniennes. Nous interpellons deux jeunes gens un peu goguenards pour demander notre chemin, plan à l’appui. Ils l’observent un bon moment puis avouent ne pas s’y retrouver.

A force d’obstination et d’ erreurs, nous parvenons à l’hôtel Hermanova.
Cinq étages de chambres modestes mais bien entretenues avec une petite salle de bain, un chauffage central fonctionnant à toute berzingue et un ascenseur lilliputien pouvant contenir au maximum 4 « ozoby ». Comme nous ne sommes que trois, ça devrait aller. Une notice en anglais précise encore qu’il est strictement défendu de sauter dans l’ascenseur. Personnellement, je n’ai jamais eu une envie irrépressible de sauter dans un ascenseur.

Il y a la télé dans notre chambre.
Pour l’instant on diffuse un concert de chants de Noël tchèques interprétés par des choristes au teint cadavérique et à l’expression torturée. J’ai l’impression de voir l’image démultipliée du poète Maïakovski quelques minutes avant son geste fatal. Je ferme la télé.

Nous nous mettons sans plus attendre à la découverte de la ville. Une petite éclaircie a l’ air de s’annoncer.

En route, nous sommes suivis puis rejoints par deux touristes dinantaises (elles logent dans le même hôtel que nous). Sans doute pensent-elles avoir affaire à des personnes connaissant la ville. Pas de chance pour elles, nous nous égarons lamentablement et finissons d’ailleurs par les perdre de vue.

Arrivons finalement dans le centre. La juxtaposition des styles y est tout simplement ahurissante. Chaque rue semble contenir un résumé de l’histoire de l’architecture de ses quatre ou cinq cents dernières années. Baroque, gothique, rococo, médiéval, modern style, etc…. Ca donne le tournis et des torticolis.

Nous avisons une brasserie, bondée comme toute les autres, où nous souhaitons manger un bout. On ne cherchera pas la complication et commandons 3 goulaschs, 2 bières et un coca. C’ est à peu près les seules choses dont nous sommes sûrs de la signification.
La goulasch est servie dans un pain évidé faisant office de petite soupière. C’est amusant.
Pablo commande ensuite un dessert. Il s’agit semble-t-il d’une sorte de gâteau aux abricots garni d’une impressionnante volute de crème fraîche. Comme le dessert en question n’arrive toujours pas au bout d’une dizaine de minutes, nous demandons l’addition. Sur la note est inclus le prix du fameux gâteau, que nous n’avons pourtant pas eu. « Oui, mais vous l’avez quand même commandé réplique le garçon, un peu excédé». En insistant un peu, nous repartons avec la pâtisserie dans une grosse boîte que nous allons traîner le reste de l’après-midi.





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Des chanteurs de Noël au teint cadavérique faisant penser à Maïakovski peu de temps avant qu'il se suicide au revolver ? Ah ça, c'est vraiment bien raconté, on croirait les voir !
Ce récit se poursuit très bien !