02 octobre, 2006

Cordillère 2006 -De part et d'autre...- (épisode 1)

Ce premier carnet évoque un voyage récent (entre le 27 juin et le 2 août 2006) dans le Nord du Chili, en Bolivie (région d'Uyuni) ainsi que dans le nord de l'Argentine (notamment dans la province de Salta). Voyage réalisé avec ma compagne Marie-Hélène et notre fils Pablo, âgé de 12 ans.

Mardi 27 juin


Vol Paris –Sao Paulo. Décollage à 23h30.


Mercredi 28 juin

Atterrissage à Sao Paulo à 6h du matin -heure brésilienne- ou 11h00 -heure belge- (5 heures de décalage horaire). Soit 11h30 de vol plutôt calme, excepté quelques remous lors du passage de la ligne de l’Equateur. A bord de l’A330 de la compagnie brésilienne Tam, essentiellement des Brésiliens de retour au pays pour les vacances ainsi que 2 ou 3 bébés assez turbulents et pleurnichards. Peu de touristes.
A cette heure matinale, l’aéroport sort lentement de sa torpeur.



(aérogare de Sao Paulo)

Des voyageurs en transit sont effondrés sur les banquettes du hall d’attente et les femmes d’ouvrage poursuivent imperturbablement leurs tâches en poussant leur chariot de détergents, balayettes et autres ustensiles de nettoyage. Des pilotes, des stewards et des hôtesses parcourent à pas rapides les allées aseptisées, les uns gagnant leur avion, les autres s’empressant de trouver un lit pour un repos sans doute décalé.


Premier cafezinho à l’un des kiosques de l’aéroport. Il est facturé 0,50€. On accepte les euros. Une petite cigarette grillée en cachette dans les toilettes, en évitant soigneusement les dispositifs anti-incendie. Il est interdit de fumer ici aussi.
Quelques voyageurs abassourdis et les yeux rougis par les heures de vol assistent sans grand intérêt à la retransmission (en différé?) du match Espagne-France.

(hall de l'aérogare de Sao Paulo)

Marie –Hélène s’en est allée faire un tour, histoire de se dégourdir les jambes et Pablo s’est plongé dans la lecture de ses revues de skate-board. Il n’a pas l’air très fatigué.

Vers 9h, nous embarquons de nouveau pour la dernière partie du trajet qui nous méne à Santiago (Chili).

Arrivée à Santiago à 12h30.

Il fait ensoleillé et l’air est relativement doux. Retouvons les odeurs de la capitale chilienne avec bonheur. Un singulier mélange d’ hydrocarbures mal consumés, de champignons –ou de je ne sais quelles moisissures- et peut-être de quelques fruits tropicaux en cours de putréfaction. C’est curieux, mais j’aime retrouver ces parfums.

Taxi jusqu’à la calle Monsenor Miller dans le quartier Providencia.
(rio Mapocho)

En chemin, le chauffeur se fait guide et nous détaille les grands édifice longeant l’Alameda: La Moneda, l’Université Catholique, l’édifice Diego Portal (qui a brûlé il y a peu), etc...
Le taximan s’arrête face à l’appartement où notre amie Christine vient tout récemment d’élire domicile avec Juan, son compagnon journaliste à la Tercera.
Ils viennent d’avoit une petite fille qu’ils ont prénommé Ana.
Le papa de Christine –Maurice- est arrivé de Bruxelles deux jours auparavant. C’est la première fois qu’il voit sa petite-fille et peut la tenir dans ses bras. Il a l’air ému. Cependant, et même s’il tente de le cacher, le grand-père a l’air un peu désemparé par la vie que mènent ses enfants à Santiago.
Certes, l’appartement est plutôt modeste, sans grand confort ni chauffage (mis à part un petit calorifère à gaz), mais nos amis ont l’air heureux.

(quartier Providencia)


Prermier tour de reconnaissance dans la capitale et découverte d’un “spot”, Plaza Italia, où Pablo pourra s’adonner au skate sans problème.

Promenade à Bellavista, le quartier “bohème” situé sur la rive droite du Mapocho. Dans les cafés, on retransmet un derby d’anthologie puisqu’il oppose Colo-Colo à la U. de Chile, les deux légendaires équipes de foot de la ville qui ne se sont plus rencontrées depuis une trentaine d’années. Un match qui ravit les afficianados et surtout, doit les consoler de l’absence cette année du Chili au Mondial.

Etant donné l’exigüité de l’appartement de Christine, nous passons la nuit dans une pension toute proche: “La Casa Grande”, calle Vicuna Mc Keenna, 90.



Jeudi 29 juin

Matinée assez fraîche et brumeuse.

(brumes hivernales à Santiago)

Promenade dans la ville et réservation des billets de bus pour Chañaral (15.000 pesos/personnes)
Retour Plaza Italia pour “skater”
A mesure que la journée s’avance, le ciel se couvre un peu plus. Réalisons un petit circuit en bus à travers les quartiers modernes et luxeux longeant le rio, d’Apoquindo à Las Condes. Un tour aboutissant sur les hauteurs un peu sinistre de la ville.
Le bus s’y arrêtera quelques instants puis reprendra son périple en sens inverse. La nuit est presque tombée.

Souper d’une excellente cebiche chez Christine en compagnie de son père, de Juan et de leur petite Ana.



Vendredi 30 juin


Journée ensolleillée mais encore un peu fraîche. Les citadins sont habillés chaudement. Manteaux fourrés, pulls et écharpes sont de rigueur.

(quartier Brazil)

Promenade aux environs de la Plaza Brasil. Le modeste skate-park que nous y avions vu il y a quelques années est aujourd’hui bien délabré. Pablo ne s’y risque pas. Déambulons néanmoins un bon moment dans ce quartier agréable aux avenues arborées où bon nombre de bâtiments du 19e ont gardé un charme presque colonial. Poursuivons vers le centre puis prenons un métro jusqu’à la Plaza Italia où nous pic-niquons sur un banc en présence de quelques chiens affectueux et affamés.
(métro Université)

Récupérons nos bagages à la “Casa Grande” et réglons notre note. Nous prenons le métro jusqu’ à “Estacion Central”, le terminal des bus où un “semi-cama” de la Turbus démarre à 19h en direction du grand nord. Voyage de nuit d’une durée de près de 12 heures, dont une bonne partie à travers le désert côtier. Un trajet qui nous mènera dans la petite bourgade de Chañaral.



Samedi 1 juillet

Nous passons une bonne nuit et arrivons relativement dispos dans la petite ville.

(Chanaral)

Dès notre arrivée, sommes pris en charge par un certain José Luis, guide touristique plus ou moins improvisé mais néanmoins compétent. Celui-ci nous recommande la pension de son ami Willy à quelques centaines de mètres de la gare des bus. José Luis s’occupe également de guider les touristes au « Parc Nacional Pan de Azucar », situé à 30 kilomètres d’ici.
Ca tombe bien, c’était précisément la raison de notre présence en cette ville quelque peu abandonnée. Nous nous mettons donc d’accord pour une excursion en sa compagnie dès le lendemain matin.
La pension qu’il nous a conseillée (Pension Pan de Azucar, Calle Dr Herrera 1557) est de construction récente et bien entretenue. Le carrelage est flambant neuf (le patron nous le fait remarquer) et un coin toilette avec douche chaude en état de marche est à notre disposition (payons 30.000 pesos pour les 3 nuits que nous envisageons de passer ici).
Chañaral est finalement une petite bourgade sympathique. Il n’y a rien de particulier à y voir mais l’ambiance y est agréable même s’il s’agit d’un ancien port minéralier relativement décrépi. Les maisons sont généralement en bois et construites de plain-pied et s’étagent à flanc de dunes. Quelques unes ont encore gardé un cachet colonial avec leur balcon à rue supporté par de légères colonnades.

(Chanaral)

Sur le coup de midi, à cette latitude, la température devient franchement agréable (entre 22 et 25°) malgré une légère brise océanique.

Ce soir nous dînons au resto « Mi Casita ». Une auberge située face à la « Copec » (station service), en bord de Panaméricaine et fréquentée essentiellement par de vigoureux camionneurs faisant la route entre le Pérou et le Chili.
Peut-être faut-il y voir la raison pour laquelle la patronne est si peu amène. Nous y mangerons un congre grillé accompagné de frites et d’une salade mixte. Le tout, préparé tout à fait correctement mais servi avec une raideur quasi militaire.

(Station Copec à Chanaral)

Dimanche 2 juillet

A 9h30 pétantes, José Luis vient nous chercher pour l’excursion du jour. Sa camionnette brinquebalante dont les gaz s’échappent autant par le pot qu’à travers l’habitacle parvient sans trop d’encombres à nous mener jusqu’à la réserve toute proche. Un premier arrêt est consacré aux formalités d’usage à l’entrée de chaque parc naturel. Le responsable du site, en tenue militaire, nous conseille avant toute chose de jeter un coup d’œil au jardin qu’il a consacré aux différents cactus que l’on peut découvrir dans la région. Un grand nombre de ces épineux ne « pètent » pas la forme, certains ont tout bonnement l’air de pourrir sur pied. L’officiel nous recommande ensuite l’achat d’une cassette vidéo qu’il a réalisée sur le parc. Un souvenir agrémenté, nous dit-il, d’une jolie musique d’ambiance. Prenons congé et regagnons le van de José Luis pour rentrer dans le vif du sujet.
La première partie de ce petit périple parcourt le lit asséché d’un large canyon bordé tantôt de roches acérées, tantôt de hautes collines empierrées. Parfois, on aperçoit quelques touffes de graminées s’accrocher à l’orée de maigres points d’eau. Dans le ciel, des couples de charognards tournoient et se laissent mollement porter par les courants ascendants.

(parc naturel Pan de Azucar)

Plus loin, nous faisons une halte et pénétrons à pied dans un étroit défilé rocheux. Les couleurs multiples, ferreuses et cuivrées, se juxtaposent en un subtil camaïeu minéral. Déambulons ensuite durant une paire d’heures au travers d’un dédale sans fin de dunes ocres.
Parvenus au sommet de la plus haute d’entre-elles, découvrons un impressionnant panorama où se superposent et s’enchevêtrent une mer de mamelons sablonneux. Le sol est parcouru d’un inextricable entrelacs de sentes créé par le passage des guanacos dont nous avons par ailleurs aperçu quelques exemplaires durant le trajet. Le ciel est maintenant d’un bleu parfait et le silence absolu. En chemin, nous rencontrerons encore une sympathique famille de renards dont le comportement assez peu farouche laisse à penser qu’il est quelque peu dénaturé par la présence régulière des touristes : Dès que les animaux en question entendent le bruit d’un papier froissé, ils s’approchent vraisemblablement dans l’espoir de recevoir quelque nourriture.

(parc naturel Pan de Azucar)

Dans l’après-midi, nous rencontrons un pêcheur avec lequel nous négocions une promenade en barque à proximité de l’île Pan de Azucar. Nous partagerons le coût de l’excursion avec deux jeunes étudiants (Un Australien de Melbourne et une Norvégienne). Cette ballade d’un peu plus d’une heure permet d’approcher une colonie assez importante de pingouins de Humboldt, pas mal de cormorans et de pélicans ainsi que quelques loups de mer. Petite navigation agréable après laquelle nous regagnerons notre pension de Chañaral vers 19h.
Préparons un spaghetti.




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