16 octobre, 2006

Cordillère 2006 -De part et d'autre...- (épisode 8)

Dimanche 23 juillet

Une journée de repos mais aussi de lessive (que nous ferons sécher sur le toit de la pension).
Dans l’après-midi, nous irons nous ballader dans ce parc d’où part le téléphérique vers le Cerro San Bernardo, la haute colline surplombant la ville. Il s’agit de l’excursion familiale du dimanche par excellence. Pour atteindre le sommet, nous préférerons toutefois le taxi. Comme des dizaines d’autres familles nous resterons là un bon moment à apprécier le panorama, à regarder le va et vient des cabines funambules tout en sirotant une limonade.

(salta, téléphérique du cerro san bernardo)

Le ciel demeurera nuageux toute la journée.

Revenus au parc, Pablo s’adonnera encore un moment à son sport favori.

Pendant ce temps, une manifestation de membres de la communauté Kolla se disloque et s’éparpille à travers les pelouses.
Originaires du nord de la province de Salta, ces derniers ont laissé des banderoles de papier gris sur lesquelles on peut lire leur colère à l’égard d’un gouvernement peu soucieux de ses minorités ethniques. Les manifestants, principalement les femmes, ont revêtu pour la circonstance leurs beaux vêtements traditionnels colorés en laine tissée.
Histoire de rentabiliser quelque peu leur voyage dans la capitale provinciale, certaines d’entre elles accostent les passants pour proposer du petit artisanat.

(salta, pendant la "fête de la famille")

Dans un autre coin du parc, l’heure est à la fête et à la musique. La municipalité de Salta organise aujourd’hui la « Fête de la Famille ». Des musiciens et des danseurs amateurs ont été invités à se produire dans le grand amphithéâtre en plein – air. Un public nombreux, bigarré, joyeux et de tous âges applaudit aux prestations des groupes qui se succèdent tout au long de l’après-midi.
Un peu à l’écart, des jeunes disputent des parties de foot acharnées. Il y a des couples qui flirtent dans l’herbe et des familles nombreuses en train de pique-niquer. Des chiens errants vagabondent d’un groupe à l’autre et les marchands de pop-corn grappillent ça et là quelques centavos.

(salta, partie de foot improvisée au parc)

Ce soir, nous préparerons un spaghetti bolognaise à la pension.

Parmi les locataires présents à la pension, nous ferons la connaissance d’un personnage insolite accompagné d’un cobaye prénommé José-Manuel.

L’homme se présente comme étant prestidigitateur professionnel. Il assure actuellement un contrat pour une compagnie de téléphonie mobile. Il va ainsi de galeries commerciales en super-marchés pour vanter les mérites de ladite compagnie tout en attirant les badauds avec ses tours et son animal fétiche.

Lundi 24 juillet

Journée tranquille consacrée aux préparatifs avant notre départ en bus vers Calama (Chili). Faisons un peu le ménage dans nos bagages, bouclons les sacs puis effectuons quelques courses dans le centre.

(salta, église san francisco)


Marie-Hélène –qui a un rhume depuis deux jours- ira chez le coiffeur et Pablo dénichera dans l’unique skate-shop de la localité une planche de fabrication argentine pour un prix assez modique (80 pesos). De mon côté je parviens à trouver chez un disquaire une version -un peu édulcorée- de la chanson « Cara de Gitana » que Leonardo s’était ingénié à apprendre à Marie-Hélène il y a quelques jours à Angastaco. La chanson est interprétée ici par un groupe local connu sous le nom de « Los Nocheros ».
Nous passerons enfin une partie de l’après-midi au parc où Pablo pourra encore s’entraîner un peu avec son skate.
Le repas du soir sera de nouveau pris à la pension où nous préparerons une sorte de goulash avec des légumes achetés dans l’épicerie voisine.

Mardi 25 juillet

La sonnerie du réveil retentit à cinq et demie.
Aujourd’hui, un sacré bout de chemin nous attend. Direction : le Chili. Avec en filigrane, déjà, un petit air de retour au bercail.
L’idée de Marie-Hélène de retraverser la frontière à hauteur de Salta doit s’avérer bonne. Je lis dans le journal que le Tunnel du Christ Rédempteur (à hauteur de Santiago) est fermé depuis 5 jours en raison des fortes chutes de neige et qu’une file de plus de mille camions s’est déjà formée à la frontière.

Après un rapide petit-déjeuner, un taxi vient nous chercher à 6h30. Le terminal des bus n’est certes pas très éloigné de la pension mais nous commençons à accumuler les bagages et peut-être un peu de fatigue.

Le bus de la société « Geminis » démarre vers 7h15.

Rapidement, nous atteignons la quebrada d’Humahuaca puis bifurquons vers le Paso de Jama. L’altitude (environ 4000 mètres) devient gênante.

(retour vers le chili)



Lorsque nous descendons du bus à la frontière argentine, une jeune passagère doit d’ailleurs recevoir des soins et se faire appliquer quelques temps le masque à oxygène.
Les formalités douanières, côté argentin, seront vite expédiées. A part le fait que nous devons attendre une demi-heure la fin du repas des douaniers.
Quelques heures d’altiplano plus tard, nous arrivons en vue du Licancabur, un volcan massif à la silhouette un peu inquiétante. Nous ne sommes dés lors plus très loin de la frontière chilienne. Vers 16h30 (heure chilienne), nous parvenons au poste de San Pedro de Atacama. Ici, les fonctionnaires sont nettement plus tatillons. Dès la sortie du bus, chaque passager doit d’abord passer sur une sorte de paillasson imprégné de désinfectant afin d’éliminer toutes substances polluantes des souliers. Les bagages de tous les voyageurs font l’objet d’une fouille systématique. Les deux malheureux morceaux de cactus séchés que j’avais trouvé à Tilcara sont scrupuleusement inspectés puis…confisqués. Une fonctionnaire zélée m’assomme de questions. D’où viens-je ? Où vais-je ? Où suis-je domicilié ? Marie-Hélène subit également le même genre d’interrogatoire : « Etes-vous réellement belge pour parler ainsi l’espagnol s’enquiert un douanier inquisiteur ? »

Au bout d’une petite heure de tracasseries, chacun regagne enfin le bus, qui s’arrêtera par ailleurs 500 mètres plus loin pour déposer les voyageurs à destination de San Pedro.

(calama, le kiosque, son cantonnier et ses chiens)

Nous arriverons à Calama à la tombée de la nuit. Sans hésiter, nous reprenons le chemin de l’Hôtel Loa qui nous avait accueilli au début du mois. Nous y retrouvons les deux voyageurs de commerce, représentants en tissus –mère et fils- rencontrés à l’époque. Ceux-ci reviennent d’une « tournée » à Arica où ils sont allés pour leurs affaires, non sans avoir, disent-ils, profités des joies de la plage que procure la « ville du printemps éternel ».

(calama, boutique de mode)



Nous irons souper d’un bon potage au « Club Croate ». L’un des plus anciens restaurants de la ville (fondé vers 1880) et sans doute aussi un des plus chers. En tous cas, venant d’Argentine, tout nous semble bien plus coûteux ici.
Nous profitons également de notre passage à Calama pour réserver dès à présent le bus pour Antofagasta -où nous nous rendrons demain- ainsi que celui qui nous ramènera à Santiago en fin de semaine

Aucun commentaire: