31 octobre, 2006

Cordillère 2006 -De part et d'autre...- (épisode 10 -fin-)



Samedi 29 juillet

Une fois encore, nous consacrons une de ces dernières journées du voyage à la flânerie dans Santiago. Bien qu’il s’agisse de notre 5e séjour au Chili , et en particulier dans sa capitale, nous ne cessons à chaque passage d’en découvrir de nouveaux aspects, de nouveaux quartiers, de nouvelles ambiances. Aujourd’hui, c’est dans le quartier Recoletta, sur la rive droite du Mapocho, que nos pas nous ont guidé. C’est un quartier vivant où pratiquement chaque maison est dédiée au commerce. Des commerces se consacrant pour la plupart à la confection, à la vente de vêtements et de tissus. La plupart de ces établissements sont tenus par des familles asiatiques.

Il fait beau ce matin. L’air est frais, le ciel parfaitement dégagé et les sommets enneigés alentours semblent à portée de main.



(santiago, 29 juillet, 8 heures du matin)

Plus tard, nous ferons un petit crochet vers la place Baquedaño, où Pablo s’entraînera encore un moment avec son skate et croisera par ailleurs quelques « confrères » avec qui il échangera quelques mots.

L’après-midi, sera consacrée à une visite que nous rendrons à notre ami Antonio, à l’autre bout de la ville, dans le quartier de « Las Rejas » . Il me semble qu’il y a au moins dix stations de métro entre le quartier où nous logeons (Providencia) et celui où vit notre camarade que nous n’avons plus vu depuis notre dernier voyage il y a quatre ans.
Il n’ y a rien de changé dans sa petite maison de plein pied de la rue Geminis où il vit toujours avec sa compagne Elena et ses deux enfants.
Nous passerons une paire d’heures à discuter de l’actualité chilienne.



(Santiago, monument salvador allende, plaza de la moneda et publicité pour l'école de sous-officiers)

Notre ami ne semble guère optimiste quant à une amélioration prochaine de la situation socio-économique de son pays où la qualité de l’éducation ou des soins de santé est en constante régression. Il doute aussi que l’actuelle présidente, la socialiste Michelle Bachelet, soit en mesure de redresser la barre au cours d’un mandat dont la durée ne dépasse guère quatre ans. Toujours selon Antonio, Michelle Bachelet, et son gouvernement sont en train de subir aujourd’hui les conséquences désastreuses des gouvernements précédents.

Au cours de la conversation, Antonio évoque également la situation de son village natal, dans les environs de Valdivia, où nous avions séjourné il y a quelques années. Là-bas, les problèmes sont aujourd’hui d’ordre écologique. L’usine de pâte à papier installée non loin du village déverse en continu des substances toxiques contenant notamment du plomb dans la rivière toute proche.
Une pollution qui, non seulement, est déjà venue à bout d’une importante colonie de cygnes à col noir mais est aussi en train de compromettre l’avenir des pêcheurs de la zone. Ces derniers ont mis en œuvre des moyens de pression à l’encontre de l’usine (barrages, manifestations, etc…) mais cela reste encore fort insuffisant nous dit Antonio. Dans ce domaine, les journalistes sont peu loquaces. Les principaux groupes de presse du pays étant souvent liés à la grande finance nationale ou internationale, elle-même proche d' entreprises telles que ces fabriques de papier.



(santiago, marchandes de boules de berlin)

Dimanche 30 juillet

Matinée au Parc Bustamante, à 500 mètres à peine de notre hôtel et de la Plaza Italia où nous découvrons enfin le skate-park dont on nous avait parlé en début de séjour. Pablo s’en donne à cœur joie durant plus d’une heure. Entre temps, quatre ou cinq autres skaters sont venus le rejoindre.



(santiago, sur la plaza de armas)

En dépit de l’habituelle fraîcheur matinale, du moins en cette époque hivernale, le beau temps se maintient et nous invite à l’exploration. Notamment dans cet agréable quartier qu’est Santa Isabel. L’architecture est variée voire originale. Les maisons sont plutôt coquettes avec leur petit jardinet, la voirie est bien entretenue et des rangées d’arbres bordent l’avenue principale ainsi que les rues adjacentes. Une impression de calme se dégage des lieux et plus que jamais les montagnes aux sommets enneigés s’insinuent avec vigueur. Contraste toujours saisissant que la juxtaposition de cette Cordillère omniprésente et cette mégalopole de près de 5 millions d’habitants !

Reprendrons ensuite le chemin du parc Bustamante où nous passerons une bonne partie de l’après-midi. Une importante manifestation s’y tient. Il s’agit d’un grand rassemblement organisé par la communauté péruvienne installée au Chili. L’événement fête le 185e anniversaire de l’indépendance du Pérou. Au programme des festivités : une messe, les discours de l’ambassadeur du Pérou ainsi que ceux de quelques officiels chiliens. S’ensuit alors une succession de groupes de danseurs et de musiciens péruviens qui se produiront jusque tard dans la soirée dans une ambiance familiale. Le tout étant largement arrosé d’ Inca Cola, la fameuse boisson péruvienne aussi gazeuse qu’écœurante mais également de l’excellente Arequipeña (bière d’Arequipa)


Passons la soirée chez Christine et Juan à qui nous ferons nos adieux. C’est en effet après-demain que notre vol de retour est prévu.

Lundi 31 juillet


Journée un peu tristounette puisque consacrée aux préparatifs du retour, à la mise en ordre des sacs, aux achats de souvenirs pour la famille suivis de quelques balades peu convaincantes, notamment au Cerro San Cristobal.
Nous avions espéré apprécier une dernière fois le panorama de la ville qui s’offre depuis ce remarquable point de vue et ce, tout particulièrement au soleil couchant. Nous arrivons cependant un peu trop tard. Le taxi a mis un temps fou pour accéder au sommet de la colline en raison d’embouteillages. Lorsque nous arrivons, la lumière est déjà bien fade. Nous déambulons quelques temps sur le site toujours envahit par des nuées de familles et de touristes engloutissant hamburgers, pop-corn et barbes-à-papa rosées.



(santiago, panorama depuis le cerro san cristobal)

Regagnons l’hôtel pour notre dernière nuit à Santiago.

Lundi 1er Août


Vol de retour sans histoire, toujours à bord d’un A330 (The Flying Carpet) de la compagnie brésilienne TAM avec de nouveau une escale à Sao Paulo puis arrivée le

Mardi 2 août

A Paris- Charles de Gaule dans le courant de l’après-midi.
Il nous reste encore à attendre quelques heures le Thalys à destination de Liège, terme de ce périple de cinq semaines. Dans les allées de la gare, des militaires français avec leur imposant barda et en tenue de camouflage sont en partance pour le Moyen-Orient tandis que d’autres inspectent les quais, mitraillettes au poing.
Dans le train qui nous ramène au bercail, l’ambiance est étrange. Les passagers sont essentiellement des familles qui ont passé la journée à Euro Disney. Certains enfants arborant des tenues de princesses ou de personnages de Walt Disney chahutent tout en terminant leur big-mac dégoulinant, d’autres passent le temps en coloriant des livres d’images avec Bambi, Oncle Picsou, Donald et consorts. Les parents sont visiblement fourbus et énervés par les heures passées dans ce temple de la consommation et du kitsch érigé en norme.

Arrivée à Liège vers 20 heures.

Le frère de Marie-Hélène est venu nous attendre.
Il nous apprend que ce mois de juillet en Belgique a été exceptionnellement chaud. Il n’a plus plu depuis au moins quatre semaines.

Sur le chemin du retour…un premier orage vient à éclater. La pluie ne sera de tomber tout au long des 3 ou 4 semaines à venir !


(santiago, station centrale)

FIN

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et voilà, j'ai donc tout lu !
Bravo pour ce récit vivant, bien écrit, bien documenté. Les photos valaient aussi la peine.
(je sais, je ne dis rien d'original ici).
Amitiés,
Jean (Nuages)